La Camaraderie une agence multidisciplinaire, qui crée des installations et expositions immersives et participatives.
Nous étions une équipe de 7 designers (5 designers graphiques, 1 designer d'espace et moi, un designer produit et designer d'interaction) travaillant avec 2 chefs designers (un plus orienté graphismes et une plus orientée espace et installations) qui sont aussi les dirigeants de l'agence. J'ai eu la possibilité de travailler sur des projets variés impliquant du graphisme, de la vidéo, des GIFs, des dossiers de réponse pour des appels à projet, des projets internes. Un des plus gros projets était pour L'innovation en Santé au Québec, pour qui nous avons fait des capsules de vulgarisation scientifique, un stand et la communication autour de leur événement. Ou encore Charlie le Yéti, un projet pour l'IglooFest de Montréal.
 
Nous avons réalisés beaucoup de projets. Le projet le plus important dont j'ai été en charge est l'exposition de Noël de la Place de Arts: "Quand les lutins s'en mêlent", conçue autour d'un conte. C'est l'histoire d'Oziaz, pâtissier désespéré n'arrivant plus à cuisiner. Tout ce qui sort de sa cuisine est fade et triste, jusqu'au jour où des lutins espiègles décident de jouer dans sa cuisine. Ils sautent, dansent, font les fous et finissent par l'aider à réaliser les merveilleux gâteaux de Noël. Le conte était vécu en passant de scène en scène, en suivant la narration et la bande originale, dans un décor fait de mobilier en carton alvéolé et de pâtisseries en papier. Ce projet a été très enrichissant et important pour moi, car il regroupe des compétences vastes, comme le design de produit, de mobilier, d'expérience, du graphisme ou encore de la scénographie. De plus comme j'étais l'assistant du chef de projet sur ce travail, j'ai eu l'opportunité de diriger ma propre équipe de designers; savoir tirer le meilleur des compétences de chacun des trois designers que je dirigeais.
Quand les lutins s'en mêlent
Contexte : La Camaraderie est en charge de la réalisation de l'exposition de Noël à La Place des Arts, à Montréal.
 
Sujet : Créer une exposition immersive et interactive, illustrant étape par étape et suivant la narration du conte d'Oziaz, créé spécifiquement pour cette exposition.
 
Cible principale : Les familles et les enfants de 1 à 10 ans.
Quand les lutins s'en mêlent, un conte de Simon Gauthier
 
     Chapitre 1 :
Durant le temps des fêtes, la grande attraction au village consistait à admirer les façades des magasins décorées par les guirlandes brillantes, les boules de Noël et les personnages féeriques. Entres elles, les vitrines rivalisaient pour être des plus belles. Cependant, il y en avait une sans joie, ni pétillement ; c'était celle d'Oziaz le pâtissier. A l'approche de Noël, ce pauvre Oziaz disparaissait derrière ses fourneaux, obligé de cuisiner sans répit, jour et nuit, gâteaux et autres sucreries. Noël finit par le rabougrir au point de le rendre fade et sans saveur, tout comme ses pâtisseries.
 
     Chapitre 2 :
Quand la veille de Noël, des clients se plaignirent : "Ton flan est dur comme du ciment !", "Une petite chaussette dans mon croissant !", "Tes clés sont dans mon feuilleté !", "Coudonc, Oziaz aurais-tu perdu l'esprit ?". Seul et accablé, tête penchée dans son atelier, Oziaz songea à fermer boutique. Quand il remarqua, dans la farine sur le plancher, des empreintes de petits pieds. Dans la pâte à biscuits, un petit lit. Et entre les étagères, de petites échelles tressées de foin. Il comprit soudain : "Des lutins ! Joueurs de tours ! Petits vauriens ! En plus de gâcher mon travail, vous avez fait un fou de moi !".
 
     Chapitre 3 :
Bien décidé à se débarrasser de cette calamité, Oziaz se cacha entre les sacs de farine. La nuit venue, il perçut des grattages, des craquements et des petits bruits. D'un coup, il bondit ! Surpris, les lutins déguerpirent, renversant tout sur leur passage. Furibond, Oziaz pourchassa les farfadets de son atelier jusque dans la forêt où ils disparurent entre les bosquets. Alors qu'il se croyait seul, il entendit : "T'as bien couru ? Maintenant tu vas danser ! ".
 
     Chapitre 4 :
Derrière lui, se tenaient des centaines de petits êtres. Dans leurs yeux verts pulsait une lumière ensorcelante. C'est alors qu'une force étrange s'empara de lui. Oziaz se mit à exécuter, sans arrêt, cabrioles, grands écarts et tourniquets. Curieusement, au fil des mouvements, fleurissait en lui une transe épanouissante, si agréable, qu'il supplia même les lutins de continuer la danse. Ebaubis, les petits êtres se réjouirent de ce géant exultant. Alors, dans l'intimité du sous-bois, turlupins et turlupines, incroyable ! Lutins et lutines se joignirent au plaisir. Entre deux pirouettes, Oziaz invita la joyeuse troupe à continuer la fête dans son atelier.
 
     Chapitre 5 :
A l'intérieur, le tourbillon allait de plus belle. Du haut des étagères, des lutins plongeaient tête première dans les sacs de farine, roulis-roulaient sur les rouleaux à pâte des lutines, tandis qu'Oziaz giguait en jonglant avec ses ustensiles de cuisine. Il monta sur une table, et pour épater la galerie tel un magicien, il prépara des dizaines et des dizaines de recettes en un tour de main. Médusés, les petits êtres eurent la certitude de se trouver devant un grand sorcier. Le restant de la nuit fut fantastique. Les centaines de farfadets mirent la main à la pâte, suivant à la lettre : ingrédients, quantités et autres procédés formulés par le magicien-pâtissier. Des fourneaux sortit un nombre inimaginable de brioches, de tartes, de sucreries et de gâteaux. Quand vint l'aurore, tous se régalèrent dans les pâtisseries et un cri de joie scella la promesse de se retrouver chaque année. Ainsi se termina le premier réveillon de Noël entre le monde des lutins et celui des humains.
 
     Chapitre 6 :
Peu après le lever du soleil, le village était attroupé devant la boutique. Il y avait dans la fenêtre des centaines de nez collés et autant de regards fascinés. La vitrine d'Oziaz était sublime. Ornée de décorations qui dépassaient l'imagination, elle débordait de joyaux sucrés que seuls des doigts de fée, dit-on, auraient pu confectionner... Mais plus merveilleusement encore était le sourire qui dansait sur le visage su pâtissier, endormi sur son établi.
 
     Chapitre 7 :
Depuis ce réveillon, Oziaz retrouva plaisir au travail, ce qui redonna de la saveur à ses pâtisseries. Et à l'approche de Noël, on le voyait danser dans les rues du village, un pas chassé par-ci, un entrechat par-là. Il attendait le retour de ses fantastiques amis qui venaient de mettre dans sa vie un brin de magie.
Exposition - Recherches & Design
Exposition - En cours de réalisation
Flyer ouvert - La recette
Flyer déplié - Le conte
Flyer - Couverture