Edmond Haraucourt a écrit :
« Partir, c’est mourir un peu,
C’est mourir à ce qu’on aime :
On laisse un peu de soi-même
En toute heure et dans tout lieu. [...]»
Si nous nous en tenions strictement à sa définition, partir serait quelque chose de bien négatif. En effet, le poète traite ici uniquement de ce qu’on laisse dernière nous. Or partir est intime-ment lié avec le fait d’arriver quelque part.
Partir en échange universitaire, c’est partir dans une autre école, dans un autre pays, dans une autre culture, dans un autre environnement, dans un autre quotidien, dans une autre vie.
Partir avec ses bagages, matériels et culturels, et les poser temporairement loin de ce dont on a l’habitude. Voir jusqu’où on peut aller avec ces bagages, voir s’il y a de la place pour eux, pour soi dans cet ailleurs.
En réalité partir est plein de promesses !
Tout ce qu’on laisse temporairement derrière nous, laisse de la place à notre curiosité. Ainsi on découvre. D’une nouvelle culture à de nouvelles habitudes, en passant par une autre langue, la découverte est partout autour de nous. Notre départ se transforme en renaissance, et notre nouvelle place se trouve tout naturellement. Néanmoins, nous ne sommes pas entièrement neufs, les réminiscences nous poussent à revenir, et à redécouvrir ce qu’on avait laissé. Apprécier les choses simples qu’on ne remarquait même plus, et trouver étrange ce qu’on considérait comme une évidence.
Partir en échange universitaire, c’est la promesse de changements, mais surtout de changer.
Partir, je l’ai fait, au Japon, à Tokyo, à TCA (Tokyo Communication Arts), pendant 88 jours.
Pour un futur designer, le Japon résonne aujourd’hui avec la pointe de la technologie, la robotique humanoïde ou encore les concerts holographiques. Sauf que je ne suis pas qu’un futur designer. Quand je pense au Japon, je pense aussi aux samouraïs, au studio Ghibli (principal studio d’animation japonais, crée par Hayao Miyazaki et Isao Takahata), aux mangas, au mont Fuji, aux temples ou à la cérémonie du thé. Mais comme je ne suis pas non plus qu’un aficionados de la culture japonaise, mon échange universitaire à TCA se trouve entre les deux.Maintenant quand je pense au Japon je pense à tout ce que j’ai appris et découvert pendant ces 3 mois : un pays, une culture, une société, des codes, des coutumes, des cours, des techniques, des rencontres, des paysages, des histoires, des souvenirs...
Partir je l’ai fait, et comme le promettait mon départ, j’ai changé.